lundi 30 avril 2012

Delaney Davidson - Ghost Song (casbah records, 2012)



Consacrer le premier post du "casbah chronicle" à l'album de Delaney Davidson - Ghost Songs relève soit du narcissisme, soit de la symbolique. J'opte évidemment pour la seconde option n'étant pas masochiste mais aussi car ce LP est le premier album que j'ai envie de défendre bec et ongles. Un album important car viscéral que j'aime de manière subjective et sans entrave embrassant ses défauts et magnifiant ses qualités.
Delaney Davidson est un vagabond hanté qui s'exprime au monde à l'aide d'instruments et d'objets divers. Ghost Songs revêt une place particulière dans sa discographie. Il semble se situer à la croisée des chemins. L'empreinte de ses pères est omniprésente : de la protest song folk de Woody Guthrie au Hillbilly de Hank Williams sans oublier la noirceur de Johnny Cash. Mais les futurs possibles et l'affirmation d'une démarche artistique propre s'affirme et devant nous l'univers sombre fait de bric et de broc se monte tranquillement. La suite nous la connaissons, deux superbes albums "self décapitation" et "bad luck man" signé sur le label Voodoo Ryhthm records.
Ghost Song tient une place spéciale car il a été écrit en une semaine dans une chambre de bonne à Bern pour être enregistré aussi rapidement dans le studio de son complice Bob Drake. Pourquoi une telle urgence ? Cet album relève de l'exutoire, du sel sur les plaies ouvertes dont la cicatrisation sera longue. Parole intimiste, introspection soutenue par des sonorités inattendue : objets détournés et instruments dénaturés.
Ghost song s'ouvre sur le titre "sleeping women" qui débute par un long silence. C'est la complainte d'une scie musicale qui vient rompre l'attente et donner une tonalité éplorée à ce titre de pur folk. L'album semble hanté par un fantôme qui habite chaque note. Plutôt nostalgique, Ghost Songs n'en est pas pour autant un disque dépressif. "Girl in white" ou "Ophélia" vivifie le propos alors que "hate a man" ou "I'm a fool" (reprise de Sinatra) plonge en nous. Delaney Davidson semble nous raconter une rupture, nous la fait vivre, chaque chanson étant un état émotionnel. Désenchantement, espoir, nostalgie, colère, tristesse et fatalisme.
Delaney Davidson nous livre un album de folk d'une pureté rare qui infusera et accompagnera parfaitement vos longues soirées solitaires. Indispensable.

Conseil d'écoute : Seul au casque à la nuit tombée.

Lien :
http://www.delaneydavidson.com/
http://casbah-records.com/
Achat du disque :
http://www.casbahrecords.bigcartel.com/
http://casbahrecords.bandcamp.com/