dimanche 21 octobre 2012

REVIEW II / Octobre 2012

TURBO FRUIT (Serpents and snakes records, 2012) - Butter

Faire du rock sudiste qui sent le cambouis et l'huile carbonisée tout en conservant la hype New-Yorkaise n'est pas donné à tout le monde. Turbo Fruit, quatuor de Nashville, n'a rien en commun avec les Strokes et autres dandys rocks de la grosse pomme. Rouflaquettes fournies, tignasse hirsute, jeans sales et cuir élimé, ces mecs pourraient être les cousins des "Lords of Altamont" en moins violent. Et pourtant à l'écoute de Butter, leur 3ème opus sur le label Serpents and Snakes Records la comparaison avec les minets de New York n'est pas si absurde. "Harley Dollar Bill $", "Sweet Thang" ou "Colt 45" flirtent avec le meilleur des Strokes et nous pouvons prévoir au Turbo Fruit un avenir survitaminé .Bien entendu, la casbah a une préférence marquée pour quelques titres plus échevelés et énergiques telle que "Gamble Tamble", "Ain' t the only one have fun" ou "Dont like to fight". Attention la tante Irma du rock à l'écoute de Butter a détecté quelques mauvais signes. "Catch and release" ou "Gotha get away" laisse présager un prochain disque aussi pourri que la tournure de carrière des Kings of Leon. Alors aimez-les maintenant ou jamais !


BLACK PISTOL OF FIRE (Rifle Bird Records) - Big beat 59'

Le blues à deux, c'est mieux. Alors que Left lane cruiser est en train de faire oublier le tournant rock de stade prit par les Black Keys, d'autres duo batterie/guitare tentent de faire revivre la flamme de RL Burnside. Le duo canadien des Black Pistol of Fire s'était déjà fait remarquer en convoquant les esprits du Creedence Clearwater Revival ou de Led Zepelin l'année dernière avec un premier opus éponyme remarqué par la presse spécialisée. Kevin McKeown virtuose de la guitare alignait les riffs énormes tout en posant des solos fins et efficaces (comprenez court) soutenus par le jeu de batterie fin et varié d'Éric Owen. Big Beat 59 arrive donc six mois plus tard pour confirmer l'essai voire même de laisser entrevoir derrière ce mur de son une certaine finesse. L'ouverture du disque avec Beelzebub et Strips ou Keys nous laisse pantois face à l'armada sonore déployée. Mention spéciale au jeu de baguette d'Éric Owen qui rythme à merveille le disque. Oeuvrant à la marge d'un blues garage traditionnel et d'un rock sudiste agressif, les Black Pistol of Fire livrent un disque sans beaucoup de surprise par rapport au précédant mais tout aussi jouissif pour les fans de la première heure des White Stripes et Black Keys. La voix est omniprésente et parfaite. Vous l'avez compris Big Beat 59' ne révolutionnera pas le genre mais s'inscrit dans la grande famille des duo Blues Garage Américain orphelin de leur père (Black keys) et mère (White Stripes).



CROOKED BANGS (Western Medical Records) - S/T

Comme il est hors de question de publier une chronique sans un groupe d'Austin, nous avons opté pour ce mois-ci pour les Crookeds Bangs. Jeune trio de punk intello qui sévit sur le label western Médical records, les Crooked Bangs proposent un post- punk mêlant des titres chantés en français et en anglais. Les Crooked Bang, c'est presque un groupe de fille, c'est presque un groupe de punk et c'est presque un groupe francophone. La langue de Molière n'est pas évidente à maitriser ce qui pose quelques problèmes de rythme à la chanteuse / Bassiste, Léda qui sont vite oublié tant la guitare de Samantha et la batterie millimétré de Phil el fantasmo assure. À noter quelques riffs bien sentis sur les titres "sois jeune" et "Lucifer, mon amour".




mercredi 10 octobre 2012

REVIEW I / Octobre 2012

THEE OH SEES (In the Red Records, 2012) – Putrifier II

Qui peut suivre les Oh Sees ? Sûrement pas toi, sûrement pas nous. Petit récapitulatif, sur l'année 2011 -2012, Thee Oh Sees ont sorti 3 albums. Trois surprises, trois tartes, trois effets kiss cool au LSD. Thee Oh Sees, c'est ce groupe formé par John Dwyer, hyperactif californien bien connu dans l'underground garage, constamment sous weed et constamment en tournée. Pour cette album Thee Oh Sees réussissent encore le pari de nous surprendre. Bien que l'album n'est pas à tomber par terre de nouveauté, il reste quand même cette arrière goût de batte base-ball derrière la nuque, en témoigne le morceau introducteur « Wax Face ». Délires psychotiques, relents psychédéliques des anciennes décennies, garage moderne surpuissant, la recette est un peu toujours la même, mais Thee Oh Sees réussissent toujours à aborder le sujet d'un nouvel angle. Putrifiers II présente d'ailleurs des morceaux plus posés et attendris, qui rappellent parfois l'état d'âme d'un Velvet Undergound. En tout cas, toujours est-il que si vous n'accrochez pas à cette album, il ne vous reste qu'à aller voir les Oh Sees en live, et vous agenouillez pour demander pardon.


TOTAL CONTROL – Henge Beat (Iron Lung Records, 2011)


En 2011 sortait un album que nous avions complètement zappé, voir ignoré. Total Control sortait un album révérencieux et audacieux. Dans une veine clairement fin 70, inspiré d'une Europe sur laquelle un froid industriel se répandait, Total Control touche à la cold wave, au krautrock, au punk. Loin d'un copier/coller basique et fade, la formation Australienne redonne vie à un rock synthétique et électrique. Ainsi, c'est avec grandeur que "Henge Beat" nous promène entre des morceaux à la Suicide (See More Glass), des hommages à Kraftwerk (The Hammer), sublime, des chansons punks édifiantes ou des récitals ultras sensible à la Joy Division (Carpet Rash). La qualité première de Total Control est d'avoir su, sur cet album, donner une voix marquante à la mélodie, tout en conservant une énergie débordante. Un album d'une grande qualité, sans surprise vu qu'il a été écrit et composé par des membres d'Ultra Vox et Eddy Current Suppresion Ring.



F.MORON