vendredi 28 septembre 2012

REVIEW I/Septembre 2012

THE HEX DISPENSER (Red lounge Records) - 45T - Parallel

Le combo punk d'Austin mené par Alex Cuervos qui entame d'ailleurs une carrière solo, vient de commettre pendant l'été un 45t intitulé "Parallel". Connu sur la scène garage notamment grace à sa collaboration avec Mick Collins des Dirthbomb, Alex Cuervos continue de tracer une autoroute punk mélodique imparable avec The Hex Dispenser. "Parallel" est sortie sur le label Red Lounge Records. Il comporte 3 titres dont une reprise des Misfits. Rien de bien neuf, le groupe propose le même punk mélodique alliant l'efficacité "blitzkrieg" des Ramones et le sens pop des Buzzcocks. À noter le titre imparable "Young Blood in the river"


DIKES OF HOLLAND (Screamer records) - Brainded USA


Toujours D'Austin, ce quintet punk commet son premier LP "Brainded USA" sur le label parisien Screamers Records (dont il est la première référence). Joli coup pour ce jeune label à qui l'on promet une belle carrière. Repéré par de nombreux amateurs lors du SXSW d'Austin, The Dikes of Holland concrétise les attentes avec ce brulot de 12 titres qui combine la hargne du punk (kinky parent, dirty san franciscan) aux riffs brûlant du hi-energy (Rotten Taste, Brainded USA). L'album s'ouvre sur le splendide streetwalker qui n'a rien à envier au meilleur titre de Mark Ryan des Marked Men, riffs propres et efficaces sur une mélodie entêtante que l'on beugle avec plaisir. Les titres s'enchainent, alternant des offensives quasi hurlées par Liz Burrito et des couplets bondissant soutenue par une batterie garage.



ALLAH LAS (Innovative Leisure) - Allas Las


Ces jeunes kids de Los Angeles ont de l'or entre les mains et viennent de signer sur un label qui sait y faire pour bonifier voire internationaliser ses poulains. Le succès leur ouvre les bras lorsque l'on sait qu'Innovative Leisure à déjà propulser Hanni El khatib et Nick Waterhouse au sommet des charts. Les Californiens sont marqués au fer rouge par la surf musique qu'il colore de beats sixties et mod's anglais. Repéré par une simple sortie en 2011 dans lequel il jouait le joyau "catamaran" (on le retrouve en ouverture de l'album) produit par Nick Waterhouse, Allah Las faisait buzzer les blogueurs qui attendaient avec impatience ce premier LP. Coup de maître, ce premier disque fait mouche et commence à faire frémir la presse internationale d'autant plus qu'ils partagent une tournée dantesque avec Mr Waterhouse nouvelle coqueluche des nostalgiques d'ampli à lampes, de gomina et de maccarthisme. Bien que moins convaincu par l'intégralité du disque (parfois trop pop guimauve à notre goût) la casbah aime Allas Las qui ravira les fans des Beatles et Beach Boys.





THE FEARLESS VAMPIRE KILLERS (Unsigned) - Batmania
 

Ils viennent de Melbourne, ils sont quatre et proposent un rock'n'roll folk cinématographique. Après un premier album "batmania" sortie l'année dernière en autoprod, les Fearless Vampire Killers n'ont toujours pas trouvé de label. Ils reviennent donc à la charge avec l'excellent single Mexico qui vous emmène dans l'univers de Tarantino, une musique de Western Spaghetti habitée et fantasmagorique.




dimanche 9 septembre 2012

Movie Star Junkies - Son of the dust (Inside/outside records, 2012)


J'aime les univers. Un trou de serrure d'où jaillit un filet de lumière qui attise la curiosité. Les engrenages qui nous entraînent dans des mondes riches. On regarde par l'orifice et on ose ouvrir la porte pour s'abandonner dans les pensées d'un autre. Nous ne sommes que des convives mais notre hôte est généreux et nous offre sur un plateau des émotions que notre quotidien souvent millimétré peine à nous donner. Au même titre qu'un Tolkien ou un Ellroy en littérature dans la même lignée qu'un Lynch pour le cinéma, les Movie Star Junkies (MSJ) sont des créateurs d'univers musicaux. D'album en album, ils construisent leur édifice aussi fou et improbable que la Sagrada Familia de Barcelone. De plus en plus riche, leur musique touche à chacun de nos sens et peu selon les humeurs accompagnées avec fidélité nos errances immobiles, les yeux dans le vague. Quelque soit votre sentiment, vos goûts, un album des MSJ ne peut pas décevoir. Peut-être qu'il vous exclura, vous laissera sur le bas-côté mais ceci est une autre histoire. Incomparable ! Je ne peux pas donner de filiation aux Italiens tant ils ont creusé leurs propres sillons.
Né en 2005 de la rencontre de Stefano chanteur et organiste avec Caio Batteur sur un concert des cramps, ils donnent naissance à la première forme des MSJ. Le groupe va rapidement accueillir Vincenzo à la guitare, Alberto à la guitare fuzz, contrebasse et Emmanuele à la basse. Nécessité impériale face aux ambitions musicales du combo. Rapidement, ils sont donc cinq à bord de ce bateau ivre sans tête ni capitaine mais qui tient le cap. Tout commence par une poignée de 45t sur différents labels (fistful of records, Hell yes !, Primitive records) entre la période de 2006 à 2008. Les MSJ s'offrent au monde avec « Melville » sorte de blues maritime et dépressif enregistré dans le vrombissement des moteurs. Directement inspiré de l'écrivain Herman Melville, l'album évoque des naufrages et des passages de la vie de cet auteur énigmatique du 19ème siècle. Lo-Fi, on sent déjà une écriture, une composition riche derrière les larscenes. « A poison tree » deux ans plus tard marque une nouvelle évolution pour le quintet qui s'oriente vers un folk sombre et fantasmagorique. Le son s'est adouci pour laisser entendre le talent génial du quintet. The Mariage Of Heaven And Hell de William Blake est la source d'inspiration du combo. Ils reviennent donc en 2012 avec « son of the dust » sur le label « inside/outside records » fondée par Matteo Bordin des Mojomatics et Emanuele "Nene'" Baratto, le bassiste du groupe. Plus question de Lo-Fi sur ce 3ème opus, les MSJ nous proposent un disque très propre, riche et fin. Oeuvrant dans les univers cinématographiques du capitaine Achab à la poursuite du cachalot blanc en passant par les silences oppressant d'un duel au colt dans une rue balayée par le vent, « Son of the Dust » nous invite à écouter l'histoire de ce fils de la poussière. Avec Les MSJ le lien entre littérature et musique est ténu, ce nouvel album nous raconte une histoire complète, chaque chanson correspondant à un chapitre.


Une grande place est laissée aux voix que ce soit le chant très clair et mixé en avant ou la profusion de chœur qui soutient assez systématiquement les refrains. Les instrumentations sont ciselées riches au service de l'histoire de ce fils de la poussière.
Un disque a se procurer rapidement et un groupe à voir en concert.

Date de tournée française :

20/10 CAVE A MUSIQUE, Macon, France
22/10 I BOAT, Bordeaux, France + Magnetix
23/10 STAKHANOV, Nantes, France
24/10 MONDO BIZZARRO, Rennes, France
25/10 L’OUVRE BOITE, Beauvais, France
26/10 LE CLACSON, Lyon, France
27/10 MAINS D’OEUVRES, Paris, France
31/10 GIGORS ELECTRIC, Gigors, France
01/11 ROCKOMOTIVES, Vendome, France
02/11 L’ASTROPHONE, Metz, France

Site web pour aller plus loin :
http://www.moviestarjunkies.com
http://www.outsideinsiderec.com