Pour le commun des mortels résidant en France, la
ville de Bordeaux à une image de bourgeoise conservatrice et
endormie. Mais il semblerait que la belle se fasse prendre tous les
soirs par une cohorte de jeunes irrévérencieux qui remuent ses
viscères de sonorités garages et anarchiques. La colère juvénile,
l'adolescence festive couve et se déchaîne par soubresauts
successifs au gré des nouvelles formations garages rock qui se font
et se défont, se mélangent et s’entremêlent avec une
consanguinité créatrice. Aujourd'hui lorsque un groupe français
pointe le bout de son nez, il a une chance sur trois d'être de
Bordeaux : De JC Satan au Magnetix en passant par les Sunmakers.
C'est donc à un groupe bordelais "Strange
Hands" que l'on doit le must du flower punk lofi popularisé
par les Black Lips l'année dernière avec "Arabia Mountain".
Trio formé en 2008 par Lucas, Melvyn & Victor qui optent pour un
garage psyché emprunt de sonorités sixties avec un sens aigu de la
mélodie pop. Des airs que l'on fredonne jusqu'à ce que mort
s'ensuive. Le trio s’appuie principalement sur une guitare douze
cordes, une batterie minimaliste et un orgue de temps en temps.
Depuis leur premier simple sur le label néerlandais Fistfull of
Records en 2011, les "Strange Hands" ont écumé les
scènes européennes avant de retourner en studio pour préparer leur
premier LP sur le label italo-portugais "Shit Music For Shit
People" en co-production avec le nouveau label français "Azbin
Records".
"Dead Flowers" est une sorte
de grand shaker dans lequel le trio bordelais a incorporé des
claviers sixties. "she's mine", "trapper and dodger"
et dans une moindre mesure "summertime" puisent leur
source dans la musique des "Sonics" et autres "Music
Machine". Du garage sixties au psychédélique défendu par les
compilations Nuggets et Pebbles à la fin des années 6o il n'y a
qu'un pas que les "Strange Hands" franchissent avec
brio. Dans la lignée de cette nouvelle scène scandinave menée par
Lorenzo Woodrose et le label Bad Afro Records ("Setting Son",
"Dolly Rocker Movement") ou l'amplitude des guitares au son
clair, la réverbération poussée à max et les habillages efficaces
(cymbales, nappes orgue planante,...) habitent les titres tels que
"Dead Flowers", "Warm reflection" et
l'excellent "Love illusion".
"Acid Vision" et "First Poem" sont pour moi les
réussites de cet opus bon de bout en bout, car ils allient l'énergie
punk, la légèreté insouciante et une dimension mélodique rare. Ne
nous y trompons pas, les "Strange Hands" pour leur
premier LP nous propose un album de son temps de haute volée, un
véritable coup de force. L'artwork de Lucas Donaud s'inscrit dans la
veine psychédélique en vogue actuellement (animalière et coloré).
Véritable objet esthétique, "Dead Flowers"
est sortie en coproduction sur le label italo-portugais "Shit
Music For Shit People"et "Azbin Records" a seulement
400 copies et risque d'être sold-out rapidement.
conseil d'écoute : En soirée, pour danser.
Liens :
http://strangehands.bandcamp.com/
http://azbinrecords.bandcamp.com/
http://shitmusicforshitpeople.blogspot.fr/
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