J'aime les univers. Un trou de serrure
d'où jaillit un filet de lumière qui attise la curiosité. Les
engrenages qui nous entraînent dans des mondes riches. On regarde
par l'orifice et on ose ouvrir la porte pour s'abandonner dans les
pensées d'un autre. Nous ne sommes que des convives mais notre hôte
est généreux et nous offre sur un plateau des émotions que notre
quotidien souvent millimétré peine à nous donner. Au même titre
qu'un Tolkien ou un Ellroy en littérature dans la même lignée
qu'un Lynch pour le cinéma, les Movie Star Junkies (MSJ) sont des
créateurs d'univers musicaux. D'album en album, ils construisent
leur édifice aussi fou et improbable que la Sagrada Familia de
Barcelone. De plus en plus riche, leur musique touche à chacun de
nos sens et peu selon les humeurs accompagnées avec fidélité nos
errances immobiles, les yeux dans le vague. Quelque soit votre
sentiment, vos goûts, un album des MSJ ne peut pas décevoir.
Peut-être qu'il vous exclura, vous laissera sur le bas-côté mais
ceci est une autre histoire. Incomparable ! Je ne peux pas donner de
filiation aux Italiens tant ils ont creusé leurs propres sillons.
Né en 2005 de la rencontre de Stefano
chanteur et organiste avec Caio Batteur sur un concert des cramps,
ils donnent naissance à la première forme des MSJ. Le groupe va
rapidement accueillir Vincenzo à la guitare, Alberto à la guitare
fuzz, contrebasse et Emmanuele à la basse. Nécessité impériale
face aux ambitions musicales du combo. Rapidement, ils sont donc cinq
à bord de ce bateau ivre sans tête ni capitaine mais qui tient le
cap. Tout commence par une poignée de 45t sur différents labels
(fistful of records, Hell yes !, Primitive records) entre la période
de 2006 à 2008. Les MSJ s'offrent au monde avec « Melville » sorte
de blues maritime et dépressif enregistré dans le vrombissement des
moteurs. Directement inspiré de l'écrivain Herman Melville, l'album
évoque des naufrages et des passages de la vie de cet auteur
énigmatique du 19ème siècle. Lo-Fi, on sent déjà une écriture,
une composition riche derrière les larscenes. « A poison tree »
deux ans plus tard marque une nouvelle évolution pour le quintet qui
s'oriente vers un folk sombre et fantasmagorique. Le son s'est adouci
pour laisser entendre le talent génial du quintet. The Mariage Of
Heaven And Hell de William Blake est la source d'inspiration du
combo. Ils reviennent donc en 2012 avec « son of the dust » sur le
label « inside/outside records » fondée par Matteo Bordin des
Mojomatics et Emanuele "Nene'" Baratto, le bassiste du
groupe. Plus question de Lo-Fi sur ce 3ème opus, les MSJ nous
proposent un disque très propre, riche et fin. Oeuvrant dans les
univers cinématographiques du capitaine Achab à la poursuite du
cachalot blanc en passant par les silences oppressant d'un duel au
colt dans une rue balayée par le vent, « Son of the Dust » nous
invite à écouter l'histoire de ce fils de la poussière. Avec Les
MSJ le lien entre littérature et musique est ténu, ce nouvel album
nous raconte une histoire complète, chaque chanson correspondant à
un chapitre.
Un disque a se procurer rapidement et un groupe à voir en concert.
Date de tournée française :
20/10 CAVE A MUSIQUE, Macon, France
22/10 I BOAT, Bordeaux, France + Magnetix
23/10 STAKHANOV, Nantes, France
24/10 MONDO BIZZARRO, Rennes, France
25/10 L’OUVRE BOITE, Beauvais, France
26/10 LE CLACSON, Lyon, France
27/10 MAINS D’OEUVRES, Paris, France
31/10 GIGORS ELECTRIC, Gigors, France
01/11 ROCKOMOTIVES, Vendome, France
02/11 L’ASTROPHONE, Metz, France
Site web pour aller plus loin :
http://www.moviestarjunkies.com
http://www.outsideinsiderec.com
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